Insémination en semence fraiche

La semence du mâle est prélevée puis directement déposée dans les voies génitales de la femelle après contrôle de la semence.
La plupart du temps le dépôt est dans le vagin, quelques vétérinaires peuvent proposer un dépôt dans l'utérus (plus de chiots statistiquement)

Indications :

Male inexpérimenté n’arrivant pas à saillir la femelle
Femelle n’acceptant pas d’être saillie par le male choisi : comportement dominant de la femelle, incompatibilité de partenaire (et oui, les chiennes aussi ont des préférences sexuelles).
Manque de libido du mâle : climat très chaud, mâle intimidé par la femelle (agression antérieure).
Douleur orthopédique : arthrose, tendinite, ancienne hernie discale, male très lourd
Difficultés anatomiques pour une saillie : vulve étroite ou barrée (repli de peau du périnée recouvrant la vulve), rétrécissement vestibulaire, bride vaginale, pénis très large ou dévié.
Sanitaire : protection du mâle par une absence de contact avec la femelle. La femelle n’est pas vraiment protégée, la semence pouvant véhiculée la plupart des agents infectieux transmissibles par voie vénérienne.
Confort des propriétaires : de nombreux propriétaires seuls ne veulent pas prendre de risque d’accident de saillie, surtout sur les races géantes : agression mâle/femelle, séparation accidentelle avant la fin du coït (risque de fracture de l’os pénien, risque de déchirure vaginale).

Remarque :
La plupart des malformations vaginales empêchant la saillie ne sont pas héréditaires, elles ne sont donc pas des critères de non sélection.
Une incompatibilité de caractère rendant la saillie impossible est fréquente. En général, la chienne accepte sans anxiété réelle l’insémination. Ceci ne présage en rien de son caractère maternel.
Il est toujours préférable de réaliser une insémination dans le « calme » que d’essayer de « forcer » la saillie.

Limites :

Le dépôt de la semence dans les voies génitales femelles doit être réalisé dans les minutes qui suivent le prélèvement. Il n’est pas possible de la transporter en l’état pendant plus de 20 minutes (mort des spermatozoïdes)
Collection du mâle impossible. Il faut habituer le mâle au prélèvement.

Résultats :

Les résultats sont égaux ou supérieurs à une saillie naturelle.
Lorsque l’insémination est réalisée au bon moment, voir suivi de chaleur, le taux de gestation est identique à la saillie de l’ordre de 90%.
Si la semence est de qualité moyenne à mauvaise (chien vieillissant, ancienne affection génitale, …), l’insémination directement dans l’utérus apporte des résultats nettement supérieurs à la saillie naturelle. Il en est de même en cas d’inflammation du vagin (vaginite).
Un dépôt de semence de qualité directement dans l'utérus augmente en moyenne le nombre de chiots .La technique est plus sophistiquée et plus onéreuse, mais celle-ci est en générale largement rentabilisée par une prolificité maximale.

Technique :

Prélèvement de la semence du chien.
Il est toujours recommander d’utiliser du matériel de collection stérile (au moins propre) afin d’éviter tout risque sanitaire pour la chienne.

Prélèvement de la semence du mâle

La semence devrait être systématiquement inspecté au microscope, surtout si le mâle ne s’est pas reproduit récemment ou est vieillissant. Ceci permet d’évaluer la qualité de la semence, deuxième cause de non gestation ou de faible taille de portée chez la chienne, et de dépister une affection génitale débutante ou déjà installée.

Insémination

Insémination intra-vaginale :

La semence peut être déposée dans la partie antérieure du vagin, technique classique et facile réalisable par l’éleveur (si propriétaire des deux chiens) ou le vétérinaire praticien. Différentes sondes existent. Les pattes sont surélevées pendant 10 minutes après l’insémination.

Insémination intra-utérine :

Seules les techniques décrites ci-dessous permettent un dépôt de semence dans l'utérus.
La semence peut-être déposée directement dans l’utérus. Elle n’est en général pas nécessaire avec une semence de bonne qualité et une chienne saine (absence de vaginite).
La technique est complexe, elle nécessite une expérience importante du vétérinaire et un équipement spécifique : sonde norvégienne ou vidéo-vaginoscopie pour insémination . La technique chirurgicale existe mais elle est très invasive et ne donne pas de meilleurs résultats (sauf intra-tubaire, non réalisable en pratique de routine).

Les deux techniques sont indolores pour la chienne, la vidéo-vaginoscopie permet au propriétaire de voir « en direct » le dépôt de semence dans l’utérus.
L’insémination intra-utérine diminue par 10 le nombre de spermatozoïdes nécessaires, permet de shunter le vagin (premier filtre aux spermatozoïdes).